exercice en marécage

Parce que je dois être un peu sado-maso, je suis partis dormir hier soir dans un marécage

Environnement nouveau, je n'y connais pas grand chose: l'occasion de se forger une nouvelle expérience et de me tester un peu.
De plus il est annoncé de la pluie et de l'orage.

Objectif: Construire une plate-forme au-dessus des marais pour passer la nuit.



À 19h je pars de ma chambre et marche vers la rivière. Il ne pleut pas encore, j'en profite.
Encore des canards sur la rive, je chope un bâton et essaye de m'en approcher en les amadouant avec du pain.
Mais il y a du monde à côté et les canards restent trop éloignés pour que je puisse en assommer un sans blessures.

Donc tant pis, je rentre dans mon marécage, à la vue méfiante des promeneurs. (Faut avouer que le coin n'est pas très accueillant)
Juste quand il commence à crachiner d'ailleurs, ça donne encore plus envie d'y aller

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(désolé pour les qualités d'images, mais je vous assure qu'avec mon portable, mouillé, au-dessus de l'eau, le soir à faible luminosité, avec des possibilités de poses très réduites, c'est pas si évident !!)

Je marche m'enfonce à chaque pas et il me faut marcher sur les troncs d'arbres qui jalonnent par-ci-et-là le marécage.
Après un petit moment, je trouve un coin pas trop trop mal (enfin, moins pire que les autres )
Il s'agit d'un saule couché dont deux de ses grosses branches sont à la quasi-horizontale. Même si l'endroit est petit, il me paraissait le plus adapté.

À présent: Il me faut récolter des perches droites de façon à les positionner entre ces deux troncs.
Saules, aulnes, quelques bouleaux et noisetiers, c'est ce dont je dispose. Je coupe de bois vert, certes, mais vu la surface/quantité de bois et le peu de personnes qui y passe, j'ai la conscience un peu plus tranquille. (Quoique, il y a tout de même une faune qui héberge en ces endroits)

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6-7 perches auront fait l'affaire. Et pendant que je coupe du bois à la volée avec mon couteau, je récupère au passages quelques souches pourries pour le feu.

Je sécurise les lattes avec de la ficelle. J'en ai peu, donc je les rassemble de manière à économiser de la longueur.

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Ensuite, je pose les feuilles provenant des perches vertes que je venais de couper. Par-dessus, il y aura 2 sacs poubelles contenant d'autres plantes, en l’occurrence, des iris des marais.

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Voilà, ma couchette est terminée.
Je suis à 1,50m du sol, posé sur 2 grosses branches de saule, puis recouvert de lattes, ensuite du feuillage, et enfin des sacs poubelle pleins.

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Il est presque 23h quand j'ai eu finis.
Je vais faire un petit tour en-dehors des marais pour voir où sont passés les canards. Mais ils se sont repliés vers des lieux inaccessibles, donc rien à manger pour ce soir.

Je reviens dans mes lieux malfamés, poussé par la pluie qui commence à s'intensifier. L'obscurité me fait défaut, je ne vois pas vraiment où je marche. Jusqu'ici je l'avais pourtant évité, mais ce qui devait arriver arriva: un tronc pourris au-dessus de l'eau => pied mouillé.

Enfin de retour à mon "camp", j'installe le poncho pour éviter de me faire mouiller en pleine nuit. Mais aussi pour me protéger moi et mes affaires car la pluie commence à traverser la couverture des arbres.

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De mes bouts de bois pourris que j'avais récupéré, je fabrique une mini plate-forme pour isoler mon foyer de l'eau du marais.
J'allume le feu pour me réchauffer: écorce de bouleau et rejets de saule sec, ça part bien.

Je joue un peu de flûte dans ce paysage étrange. C'est vraiment bizarre, on ne voit pas à 10m, je suis perdus au milieu de nulle part, indécelable. La brume mortuaire au-dessus de l'eau miroitante et les troncs en bazar confère à ce lieu une allure inquiétante. Mais je ne le trouve pas tant que ça, j'apprécie cet environnement différent, nouveau. Je pourrais croire que je suis à des kilomètres de la civilisation sans que personne me retrouve.

Quoique, non ... À minuit des lampes s'agitent au loin. Seulement à 100m, là où se situe grosso-modo les rives du marécages, il y a une ou plusieurs personnes. Il(s) se dirige(nt) vers moi mais est(sont) rapidement bloqués par les marais. Je les voient et les entends faire le tour. J'arrête de jouer, repose la flûte, et éteins mon feu. Ils sont toujours là, je les entends tousser au loin, et la lampe s'agiter de temps en temps. Mais que font-ils ??
De toute façon, à par de connaître le chemin que je venais de tracer, il est pratiquement impossible de venir jusqu'à moi. Surtout que maintenant je suis invisible dans les profondeurs et la noirceur des marécages.

Bref, un coup de flippe, je reste néanmoins attentif pendant un bon moment.

Ensuite c'est la pluie qui commence à vociférer. Je me met sous mon poncho en prenant le soin de jeter une grosse souche pourrie dans le feu -en espérant que les braises resteront-.
Je m’enveloppe dans mon petit plaid parce que je n'ai toujours pas de sac de couchage avec moi. Je me cale bien, et essaye de dormir malgré les bruits d'animaux et les gouttes tombant sur l'eau.

J'ai de la chance, il n'y a pratiquement pas de moustiques. L’humidité les a faits partir. Fin bon, j'ai quand même été piqué

J'ai dormis quelques heures -dû à la fatigue de la journée- puis à 5h du mat' je me refait surface. Une bonne chose, c'est que je n'ai pas roulé et ne suis pas tombé à l'eau
La pluie n'a toujours pas cessée et je dois me faire tout petit sous mon minuscule abris pour ne pas me faire mouiller.

Je n'ai pas spécialement froid, disons que c'est supportable. C'est plus la petitesse de l'abri qui me dérange. Si je touche la parois du poncho, je mouille. (c'est la couverture qui mouille je précise )

Bref, j'attends jusqu'à 7h toujours sous la pluie, et quand la luminosité est suffisante, je me lève. Je commence à ranger mes affaires mouillées.
Je l'avais redouté jusque là, mais le drame parvient: mon sac à dos remplis tomba à l'eau
Par chance, je le ramasse vite fait, et il n'a pas le temps de s'imbiber, mais il est tout de même mouillé

Au revoir petit marécage

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Je m'en vais en laissant ce paysage derrière moi.

Je recroise des canards sur la rive, je m'approche suffisamment, mais je rate mon coup de rabbitstick, trop haut
Argh, tant pis, toujours rien à manger ...

J'enfile mon poncho car la pluie est toujours là
Je suis un peu ridicule avec cet habit, mais je n'en n'ai que faire, et pour cause: aucune chance de croiser quelqu'un un lundi férié, pluvieux et a fortiori à 7h du mat'

Ah que coucou !

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Je rentre en ville trempé, mais ça aurait pu être pire.
Y a quand même le gars à l’accueil de ma cité qui s'est foutu de ma gueule. Quand je suis passé devant lui il m'as dit: "ahaha, tu es tout mouillé"
Aaaah l'bataaaaaarrrd


Une bonne douche et un bout de pain feront mon bonheur




Donc, mes conclusions:
-Je n'ai pas trouvé ça particulièrement compliqué
-Je ne sais pas si ce sont les conditions qui n'étaient pas assez dures ou si c'est moi qui m'en ai bien sortis, mais ça a été. Disons que j'ai connu pire
-C'est vraiment chiant d'avoir les pieds constamment mouillés, je vous raconte pas l'état ce matin
-Un bon point, c'est que je n'ai pas été embêté par les animaux (insectes, moustiques, rats, et autres bestioles) seulement par quelques humains
-J'ai cru qu'il me faudrait moins de temps pour construire mon abri, mais les conditions de circulation à l'intérieur sont extrêmement réduites, et le temps de trouver un bon bout de bois, d'y parvenir, de le couper en acrobaties, de le ramener et de le couper sur place, ça demande un temps fou.
-Mon matelas a été suffisant. Tant qu'en isolation qu'en confort.
-La pluie ne m'a pas tant fait défaut. J'aurai pu être trempé la nuit, mais ça a été. J'ai bien fais attention à éviter toutes projection d'eau qui m'aurait fait dangereusement refroidir.
-Si c'est à recommencer, il faudrait mieux tendre le poncho. Là j'étais très limité par les branches et le manque de place. Si bien fait que la toile s'affaissait sur moi et que je perdais beaucoup de volume à l'intérieur.
-Bref, ça a été une bonne expérience: nouveau terrain qui est difficile, et en condition merdique




J'espère que ça vous a plus, et que vous avez eu le courage de lire mon épopée

Photo d'la fin, une vue d'ensemble:

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intéressant ,
merci beaucoup
heu...............
quid des mosquitos ?????
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Attends Alain, j'ai pas finie !
J'édite à chaque fois, car si ma connexion universitaire coupe, je dois tout retaper

même si c'est pas encore fini, c'est comme d'habitude très bien expliqué et bien illustré, même avec la difficulté du terrain, alors chapeau!!

t'as un bon grain, et une curiosité sans limite, c'est beau a voir!!!

merci a toi amigo

nico

golgota a écrit:
t'as un bon grain, et une curiosité sans limite

Ah ça pour des grains, j'en ai eu !

On me dit souvent curieux

Tu ne fais pas les choses à moitié J'admire ta persévérance et ton partage

karhu a écrit:J'édite à chaque fois, car si ma connexion universitaire coupe, je dois tout retaper

Pour éviter cela, encode d'abord le texte sur ton ordi (wordpad par ex.), et sauve régulièrement. Ensuite, fais un copier coller dans le post, comme ça tu ne perdras rien.

Mais c'est qu'il là fait le corniaud!!
T'as été comme prévu sur les bords de l'érdre?

tu es vraiment un furieux, mais c'est super sympa
un de ces jours tu vas finir en gabiole
henri

karhu a écrit:
Je l'avais redouté jusque là, mais le drame parvient: mon sac à dos remplis tomba à l'eau
Par chance, je le ramasse vite fait, et il n'a pas le temps de s'imbiber, mais il est tout de même mouillé

dans des conditions pareilles pense à le protéger d'un sac poubelle pendant les manips' et à en mettre un second à l'intérieur pour protéger tes affaires (mais ça je pense que tu le fais déjà
merci pour ce retour de sortie hors du commun Antoine

DUC a écrit:
un de ces jours tu vas finir en gabiole

pense pas qu'on l'emmerde juste pour ça....
il aurait touché le canard ce serait une autre paire de manche en revanche

Corazon a écrit:Tu ne fais pas les choses à moitié J'admire ta persévérance et ton partage

karhu a écrit:J'édite à chaque fois, car si ma connexion universitaire coupe, je dois tout retaper

Pour éviter cela, encode d'abord le texte sur ton ordi (wordpad par ex.), et sauve régulièrement. Ensuite, fais un copier coller dans le post, comme ça tu ne perdras rien.

Merci du conseil.

jer a écrit:Mais c'est qu'il là fait le corniaud!!
T'as été comme prévu sur les bords de l'érdre?

Héhé
Oui, sur la rive en face du coin fac !

DUC a écrit: tu vas finir en gabiole

Qu'est-ce

Alain a écrit:dans des conditions pareilles pense à le protéger d'un sac poubelle pendant les manips' et à en mettre un second à l'intérieur pour protéger tes affaires

pense pas qu'on l'emmerde juste pour ça....
il aurait touché le canard ce serait une autre paire de manche en revanche

D'habitude je le fais quand ce sont des voyages à risques (canoë comme la dernière fois) sauf que là je ne l'ai pas fait ... J'ai préféré utilisé le sac poubelle comme matelas ...
Ah, gabiole = prison/garde à vue ?
Pas vu pas pris

Encore un excellent retex bien écrit, bravo à toi Antoine.

L'inconfort "extrême" c'est vraiment plus ce que je recherche mais tu as raison de t'y frotter à ton âge.
Gérable sur du très court terme mais après ça devient assez vite très galère.

En tout cas le fait de sortir volontairement en conditions dégradées est très formateur et un accélérateur d'expériences.

Merci de ton partage


Phil

karhu a écrit:
Ah, gabiole = prison/garde à vue ?
Pas vu pas pris

vi ............

merci Karhu pour le partage
les marécages je ne connais pas de mon côté;sûr que tu n'as pas choisit le plus facile

merci pour ce retour Antoine !
pense à dormir avec un bon bout de bois à coté de toi ( on ne sait jamais ..... si la lampe se serait rapproché un peu trop près de ta couche .... sans trop jouer les parano ..... )

merci pour ce retour ,j'ai pas de questions ,car tu as tout bien expliqué

Eld a écrit:merci pour ce retour Antoine !
pense à dormir avec un bon bout de bois à coté de toi ( on ne sait jamais ..... si la lampe se serait rapproché un peu trop près de ta couche .... sans trop jouer les parano ..... )

Oui surtout en ville

~_YoYo_~ a écrit:
L'inconfort "extrême" c'est vraiment plus ce que je recherche mais tu as raison de t'y frotter à ton âge.
Gérable sur du très court terme mais après ça devient assez vite très galère.

En tout cas le fait de sortir volontairement en conditions dégradées est très formateur et un accélérateur d'expériences.

Un peu au dos et aux genoux à cause de la position inconfortable dans laquelle j'ai dormis, mais bon
Je ne veux même pas imaginer ce que ça fait sur plusieurs jours, et sur plus d'une semaine Je ne suis pas près pour la Guyane Française
Ouaip, parce que j'ai appris quelques trucs

cerf rouge a écrit:
les marécages je ne connais pas de mon côté;sûr que tu n'as pas choisit le plus facile

Moi non plus avant !
Prochaine étape la haute montagne ? (euuuh on en reparlera ...........)

Eld a écrit:
pense à dormir avec un bon bout de bois à coté de toi ( on ne sait jamais ..... si la lampe se serait rapproché un peu trop près de ta couche .... sans trop jouer les parano ..... )

J'avais mon rabbitstick à côté en fait
Mais je suis amplement d'accord sur le bâton. Qui d'ailleurs est beaucoup plus intelligent que de sortir son couteau

Ca depend, si tu veux etre heberge, blanchi et bourri a moindres frais, le couteau est une excellente solution

Merci pour ce retour de sortie peu commun, ca a l'air hors du temps cet environnement

oui surtout en ville c'est aussi cette situation géo là qui a motivé ma réflexion, même dans un marigot la proximité de l'agglomération est souvent source de problème dans nos activités pas toujours comprise.

désolé pour ce qui peux paraitre de l'inconstance dans les fils mais ma bécane déconne grave et si je fais pas attention elle plante et c'est la galère pour redémarrer.

henri

ça c'est chouette!

Je dois avouer que le coté un peu chelou des marécages, en pleine nuit, avec de la bruime et de la brume, ça m'a presque donné envie...mais pffff! Quelle détermination et quelle esprit d'aventure, franchement j'en ai des complex!


Complètement hs : en parlant des couteaux, j'ai entendu y'a pas longtemps, le truc le plus ridicule du monde!
Un procureur qui demandait, dans le cas d'une agression au couteau (sans qu'il y ai de coups portés et de victime), si l'agresseur tenais le couteau lame vers le haut ou lame vers le bas...parce que apparment ça fait une grosse différence au tribunal....nan mais san déconner!
C'est dans ce genre de cas que l'on voit le fossé, enfin le canyon qu'il y a la réalité et les lois...

merci du partage !!!!!!
à une prochaine ! ptete d'ici qques jours ! avec Jer ? patrice ?
( je debarque demain !!! )
à plouss !

Bah moi ça me fait ch*er mais ma situation est toujours bloqué pour le moment

Sacrée sortie!!!

Là t'as bien cherché la mouise Remarque, il vaut peut être mieux y aller quand il pleut, parce qu'en été avec un bon soleil, c'est un coup à se faire bouffer comme il faut par les moustiques!

eric44 a écrit:merci du partage !!!!!!
à une prochaine ! ptete d'ici qques jours ! avec Jer ? patrice ?
( je debarque demain !!! )
à plouss !

Toujours partant moi tu sais

(sauf cas exceptionnels)

hihihi !!!
t'as une idée ? un truc à faire ?
je débarque juste ....
sms ..