Randonnée à cheval dans les Gorges du Tarn

Ce printemps 2012, en juin, j’ai décidé de me faire une petite randonnée avec ma jument «Indienne » sur le causse Sauveterre au bord des Gorges du Tarn .Ce n’est pas une randonnée en solitaire, je suis avec Indienne, jument uruguayenne, qui est croisée quarter horse et pur sang anglais. Préparatif pour elle et moi, je sais précisément où je veux aller. Je sépare Indienne de sont compagnon Apawi, elle n’aime pas! Une heure et demi de route plein sud, avec le van, et nous arrivons au Massegros en Lozère. Je me gare à l’entrée de la piste qui m’interesse. Indienne, à peine sortie est assaillie par plein de taons ; ça commence bien ! Curieusement ces taons disparaitront totalement le lendemain. Mais pour le coup j’essaie de vite la seller. Etrille, brosses, …en avant ; j’espère ne rien avoir oublié … Mis à part la selle et le bridon-licol, j’ai confectionné toute la bagagerie : fontes avant, sacoches arrières et baluchon qui contient mon duvet et mon hamac. Je n’emmène pas de nourriture pour ma jument :je lui connais un joli petit paturage naturel! C’est là l’avantage des chevaux, point de vue autonomie. Ma bagagerie a déjà été éprouvée je devrais ètre tranquile de ce coté.

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Sur le départ





Piste large sur le causse jusqu’au hameau d’aubépine. J’ai la partie de la carte qui m’interresse dans la poche de ma chemise avec la boussole.j’ai en plus la carte entière sur mes sacoches au cas où j’aurais besoin de faire une triangulation. Je connais bien le coin mais j’ai l’intention d’explorer de nouveaux chemins. L’avantage du cheval c’est que l’on peut couvrir de belles distances. Rien qu’au pas, pour s’échauffer tranquillement, les taons se font plus rares ;tant mieux.
J’explore de nouvelles pistes pour me diriger vers le rebord du Causse pour apercevoir les Gorges . Partout le calcaire est présent et l’on traverse tantôt des forets de pins sylvestres ou de pins noirs, tantôt des landes couvertes de busserole de buis et de genévriers tipiques de ces paysages arides et karstiques. j’aime… Les odeurs aussi. Dans la matinée je ne croiserais que deux couples de randonneur. Dès qu’Indienne est chaude elle ne demande qu’à aller au galop ; je la laisse faire, si le sol n’est pas trop pierreux, pour son bonheur et le mien! De toutes manières Indienne est une Dame, et il faut lui laisser la main suffisamment pour qu’elle ne se braque pas.En tous cas il faut lui laisser croire! C’est une fine alchimie que je commence à maitriser, et cela compense un peu mon très faible niveau d’équitation. La vue, au passage de la gigantesque doline de Cauvet, est grandiose. Une doline est une dépression dans la roche, en forme d’entenoir. Le fond, couvert d’argile , retient l’humidité. Encore de nos jours la plupart sont cultivées :luzerne, prairie de fauche,voir meme blé ou seigle. La doline de cauvet forme un cratère d’environ deux kilomètres de diametre sur 150 m de profondeur !

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Vue sur l'immense doline



Au rebord du causse, où j’esperais avoir une vue grandiose sur le Tarn ,il y a trop de pins et je n’ais pas de vues d’ensemble. C’est beau tout de même. Puis je file vers la ferme de Vors inhabité.

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La ferme de vors.


Je file ensuite vers le roc des agudes. Chemin fesant je cherche une lavogne marquée sur la carte. Je la trouve bien, mais elle est à sec,et ma jument ne pourra pas se desaltérrer . Les lavognes on été construites par les bergers il y a parfois très longtemps avec des pierres de calcaire plates et de l’argile. Sorte de grandes secoupes de 10 à 25 m de diametre elle recueillent les eaux pluviales et permettent d’abreuver les troupeaux de moutons. celle-ci ,faute d’entretien, a été colonisée par des saules qui doivent tout boire et assecher le lieu. Incongrus dans se paysage aride ils sont, là, en fleur ; splendides!
Avant le roc des Agudes il y a un petit plateau avec une vue dégagée au nord , à l’ouest et au sud ;je décide d’y pique-niquer. J’attache Indienne à un frèle mais solide amélanchier pour prendre des photos. L’herbe n’est pas dense mais en tennant sa longe d’une main et mon sandwich de l’autre nous pouvons tous les deux nous restaurer. Sur se plateau poussent en abondance une herbe que l’on appelle ici « cheveux d’anges ». Les cheveux d’anges ou stipe penné sont des plantes stepique que l’on trouve aussi en Mongolie. La presence de cette herbe à permis d’imaginer un programme de sauvegarde du cheval de Prewalsky non loin d’ici sur le Causse Méjan . En semi liberté. Programme qui a d’ailleur permis de réintroduire un gros troupeau de ces ancêtres du cheval, en Mongolie , en 2009. Indienne , elle, n’en raffole pas ; dificile vas !

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On voit les cheveux d'anges en bas à droite



Je n’ais pas desseller indienne, et repare dès mon casse-croute fini en longent la corniche sur ma gauche ;vertigineu, grandiose !!! En avancant vers la fin de l’éperon rocheux le relief rocailleux tourmenté par l’érosion karstique devient dangereux pour les jambes de ma jument. D’ailleur deux randonneurs à pied montant en chemin inverse n’ en croivent pas leurs yeux de m’y voir à cheval ; eux-mêmes peine déjà. Je décide de faire demi tour et en profite pour demander au monsieur,italien, de me prendre en photo sur ma belle et serviable monture, avec les Gorges en arrière plan. Ce seront les derniers humain que nous croiserons de la journée ; six en tout!

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Au bord de la corniche



Par divers chemins je rejoins l’ancienne bergerie trogloditique des « paillasses » mon lieu programé de bivouac.

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Bergerie des paillasses.


Apres quelques photos je desselle enfin ma monture pour un repos bien mérité. Je l’emmène dans un étroit canyon où j’avais remarqué une herbe dense. On sens qu’ici l’eau n’est pas loin. D’ailleurs il y a une bauge à sangliers à l’entrée du canyon. Je connais bien l’endroit car nous y organisons des stages avec Steph. Il y a une petite source qui donne toujours et qui a, autrefois, été captée par les bergers dans un tronc évidé . Je donne à boire à Indienne dans un seau en toile et met son tapis de selle à sécher sur un rocher chaud orienté au soleil. Je ferme le canyon de chaque coté avec une simple ficelle, ça devrait suffire, indienne est très respectueuse des clôture et puis il y a de quoi manger. Son matériel vérifié ,je vais pouvoir m’occuper de moi.

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Indienne dans son canyon d'herbe grasse.

Je commence par aller ramasser du plantain ,de la petite pimprenelle, et quelques feuilles de primevère (il n’y a malheureusement plus de fleur ), et nettoie soigneusement ma salade à la source . J’y trouve un peu de menthe pour le soir et le petit déjeuner. Il y a les pierres d’un gros foyer près de la source avec vieux papiers d’alu, mégot, écorces d’oranges et morceaux de poivron ; c’est désolant ! Je ramasse pas mal de bois fais un gros feu et nettoie tout. Je doit profiter au mieux de la lumière du soleil , je m’affaire , tend mon hamac à la sortie du canyon. Ca me permettra de surveiller ma belle blonde on sait jamais… Je regroupe tout mon matériel près du hamac. Je n’ais pas pu mettre mon couchage dans le paddock avec Indienne : il n’y a pas d’arbres qui puisse me convenir. J’en suis malheureux, j’aurais préféré pouvoir mieux la surveiller.

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Mon bivouac.

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Je profite du feu avant de me coucher.

Salade mesclum de saison, gros morceau de jambon sec maison, dont une tranche grillée , tous va bien . J’aime bien le jambon sec ça ne prend pas de place et c’est très énergétique. Je me cuisine ensuite deux baniques salées. Comme je suis assez lourd , que ma selle type « ranch » l’est aussi je suis obligé de faire attention au chargement pour ne pas dépasser les 130 kilos sur le dos de mon cheval. Donc emmener un peu de farine et un peu d’huile, avec les plantes trouvées sur place, ça permet de voir venir. Hamac et sac de couchage en vrai duvet obéissent au même impératif.

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La cuisson des baniques.


Je profite un peu de mon feu et passe voir ma jument pour finalement aller me
coucher. Je ne dors pas encore que quelques grosses gouttes éparse tombent sur mon duvet et mon visage. Bof… c’est pas méchant…Mais un changement rapide de température ainsi qu’un courant d’air qui fait brusquement bruisser les feuilles du seul peuplier poussant au pied de la source me fait craindre le pire. Le temps de tout rapatrier sous un surplomb de rocher à 20, 30 m d’où j’était et la pluie se fait plus dru , bientôt les éclairs apparaissent et le tonnerre gronde. Je passe vite voir Indienne : elle est calme et broute. Ne pouvant suspendre mon hamac au rocher je me couche , finalement, mon tronc sur le tapis de selle . Heureusement que je l’avais tout de suite mis à sécher de la sueur de mon équidé. En quelques minutes je me retrouve pile sous l’orage. Eclairs et tonnerre simultanés me font sursauter. la pluie est diluvienne .Je m’inquiète pour ma jument mais renonce d’aller la voir sous se déluge. Je suis mieux sous mon rocher et pense aux cro-magnons. J’ai peur que l’eau se mette à pisser le long du rocher, mais ça ira. Avec l’énorme caisse de résonnance que sont les Gorges du Tarn et qui jouxtent mon abris l’orage prend des sonorités assourdissantes et inquiétante…
L’orage durera plus d’une demi heure, la météo n’avait rien prévue… Je sort de mon duvet , enfile mes chaussures . J’étais resté habillé ;je prend ma frontale et par voir ma jument. Le sol, recouvert de sable dolomitique, est couvert de vaguelettes comme la plage quand la mer se retire, tellement ça a été diluvien ! Indienne est là dans son canyon… Bien que trempée, elle mange imperturbable! Je l’admire.
Je vais me recoucher. Réveillé par le gazouillis des oiseaux , je me lève et par voir ma compagnonne. Elle aussi est contente de me voir. Je repars à mon abris sous roche pour préparer mon petit déjeuner .

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Mon abris sous roche, de repli, au petit matin.


Heureusement , dans les endroits ou je bivouac j’ais pris l’habitude d’entasser du bois mort à l’abri d’un rocher si c’est possible. J’aime cet esprit «  primitif « ,le fait de laisser quelque chose pour les autres. D’œuvrer pour quelqu’un dont on ne connaitra probablement rien . Finalement , ce matin, c’est à mois même que se reflex altruiste va rendre service . J’allume donc sans difficultés un petit feu avec ce bois sec pour me cuisiner une grosse banique sucrée et une infusion menthe-lavande sauvage. Essayez menthe-lavande, c’est délicieux  .Même si ça peut paraitre curieux de mélanger un tonifiant (menthe) avec un calmant (lavande) je trouve que ça permet de débuter la matinée d’une bonne humeur .
Il va faire beau ,et l’avantage de cet orage est d’avoir fait totalement disparaitre les taons et les mouches. Ce matin Indienne a particulièrement la patate et le retour s’effectue plus vite que prévu. C’est un des avantage d’indienne il n’y a pas besoin de binguer dedans avec les talons. Son inconvénient c’est qu’elle ne passe pas le contrôle technique à cause du freinage! Pour varier je trouve un chemin qui pesse par le fond de la doline de Cauvet et par le mas de Cauvet ; c’est tellement beau que j’en oublis de prendre des photos !

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Gros plan sur ma sellerie et bagagerie maison.


Nous rentrons sans encombre au van. Vivement que l’on remettent ça. J’ai hâte que mon deuxième cheval soit en âge de travailler. Mon rêve est de pouvoir partir avec un cheval bâté . Pour conclure je dirais qu’il est important d’être méthodique dans se que l’on fait et dans ses préparations, et de toujours se méfier de la météo ; surtout lorsque l’on est seul.

Ahhhhhhhhhhhhhh Hervé je commence juste à t´aprécier que voila depuis ce post je te deteste

Magnfique sortie, superbe paysage, et très beau bivouac, félicitation aussi pour ton équipement de réalisation perso.

C'est super, merci pour ce retour si complet
J'ai, fut un temps, fait pas mal de longues randonnées à cheval, c'est vrai que c'est vraiment super

Et bravo pour la bagagerie maison, très réussie

les beaux esprit font les belles sorties.. et le compte rendu se lit comme un roman.

La Lozère offre des paysages sublimes et sauvages. Je garde un excellent souvenir des causses de Sauveterre et Méjean lors d'un petit séjour à Cauquenas.

Ça fait rêver, merci !

on part quand ?

Merci, non seulement ton récit est intéressant mais de surcroît, je découvre une région que je ne connais pas.

J'aime particulièrement ton esprit prévoyant pour les autres, qui se transforme en toi même sur ce coup. Ce n'est qu'un juste retour des choses.




Serge

Moi je dis, LA CLAAAASSSE !!


:approuvé:

très beau retour ,ça laisse rêveur tes sac sont aussi superbe,merci beaucoup

Tres belle randonnée ds un coin que je connais un peu ( car pres de chez moi).
J'ai bossé à Mazamet , lavaur et Gaillac.


ça donne envie !!

SergeV a écrit:

J'aime particulièrement ton esprit prévoyant pour les autres, qui se transforme en toi même sur ce coup. Ce n'est qu'un juste retour des choses.




Serge

voir impérativement le film de Kurosawa "Dersou Ouzala" qui a presque 40 ans et qui reste pour moi une référence dans la vie sauvage (entre autre).

Topissime !! J'avais repéré ton post dans l'aprem mais je me le suis mis de côté pour ce soir devant mon bol de soupe..

C'est un très bel endroit, que j'ai fait à pied ..tu devrais faire attention parce que tous ces gens du forum y vont se ramener en Aveyron..

À force qu'on leur montre que c'est le centre du monde, y vont finir par le croire..chuuuttt!

Je serais bien monté ce WE aussi, encore 2semaines en bord de mer puis c'est Noël sur mes hautes terres!!

Et dire que tu te plaignais de ne pas savoir taper sur un clavier.
L'élève a dépassé le maitre.
Steph
PS: J'ai les boules en lisant ton retex d'avoir décliné ton invitation pour cette sortie.

bravo c'est top!

j'aimerais voir d'autre photos de tes travaux cuir et de ton kit doudou!

Magnifique!!!!

Vraiment magnifique!!

comme tous les autres,
chouette retour,
photos superbes,
beau matos self made,
texte sympa à lire!
bravo et surtout MERCI à toi pour ces quelques minutes de bonheur à te lire

photo super,texte super,rando super,Indienne super,preparation super.....je t envie...

Merci d'avoir partagé avec nous ce récit d'une bien agréable chevauchée

humhum a écrit:bravo c'est top!

j'aimerais voir d'autre photos de tes travaux cuir et de ton kit doudou!

merci à tous pour les retours.
Il faut que je prenne des photos , mais en fait je n'ais pas réalise grand chose d'autre à par un sac , quelques etuits à couteaux, l'envelope d'une gourde...
Excuse mois , mais qu'est ce que tu entend par kit doudou ?

c'est un terme technique de ma femme qui a un bepa élevage de chevaux doudou c'est un cheval

donc kit doudou c'est tout ton joli bordel accroché a te selle!

Salut,

belle balade, merci pour le partage

humhum a écrit:c'est un terme technique de ma femme qui a un bepa élevage de chevaux doudou c'est un cheval

donc kit doudou c'est tout ton joli bordel accroché a te selle!

voici donc mes réalisations en cuir, excuse mois pour la lenteur de ma réponse, mais je n'avais pas de photos.

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url=https://servimg.com/view/17970424/33][Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image][/url]
Mon boudin qui contient duvet et hammac.
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Ma scie Bacco et mes fontes avant.

Comme tu peu le voir j'utilise surtout le laçage mexicain et un tout petit pe de coutures sellier


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Mes saccoches arrières avec l'étui à couteau.

ah ouais !!!!

En gros plan, c'est beau et il doit y avoir un paquet d'heure de travail.

Toute mes félicitations




Serge

PS : Tu devrais ouvrir un fil de discussion dans la section idoine [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

et encore vous n'avez pas vus ses arcs, ces instruments de musiques amérindiens , ces costumes amérindiens un ARTISTE je vous dis ce petit gars des montagnes